Corridafrance
En ce dimanche maussade et pluvieux, c'est devant presque 3/4 d'arène que se fit l'inauguration des nouvelles arènes couvertes et chauffées (espace polyculturel) de Pontonx. Le maire Dominique Urutalegui était présent pour symboliquement couper notre beau ruban tricolore.
Salle à l'acoustique remarquable, nous avons eu droit avant le paséo quelque peu retardé par l'affluence aux guichets, à un "toreador de Carmen" improvisé chanté, magnifique et plein de sens.
Remerciements multiples : A Juan Leal, à l 'équipe de "Signes du toro", aux toreros. Diverses récompenses et présents furent échangés, puis nous pûmes passer aux réjouissances.
Bétail très fin de membre et léger de corpulence, svelte ou athlétique, différents de jeux, du mauvais garçon mal intentionné au plus commode mais électrique.
Quelques gestes touchés par la grâce de Pepe Luis Vasquez. Salut et vuelta applaudie.
L'opposant de Juan Mora n'est pas pétri de bonnes intention dès la salida. Au cheval il partira seul et vite, démonte la cavalerie d'un seul souffle, heureusement par mala leche et pas par bravoure car il s'échappera en suivant tout comme le cheval de pique qui se retrouve seul et qui prendra la tangente au lieu de rester quieto. Grâce au mono sabio qui traversera la piste derrière lui en courant, la tragédie sera évitée. Par la suite il s'emploiera avec ses moyens sur un cheval qui s'enfuira plus qu'il ne résistera. Bicho pas coopératif, et nous nous rêvions de Juan Mora..., qui finira par gagner son adversaire et s'imposer comme grand Maestro qu'il est. Grand Grand Juan Mora. Épée et deux descabellos. Une oreille laissée au callejon pour la vuelta. La classe.
Grand Fundi également, toujours aussi classieux et élégant. Il brinde son toro à Manrique devant Juan Mora. Un toro qui humilie en protestant mais le maestro arrangera tout ça. Epée engagée efficace. 2 oreilles.
Le bicho de Juan Leal se retourne comme un chat dans le capote, va au cheval avec envie. Il fauchera Juan dans un quite un peu osé de loin. A noter Marco Leal aux banderilles, puis Paquito. Toute la Famille Leal était présente dans le ruedo aujourd'hui (Chico et Frédéric aussi). Brindis de Juan à ses compañeros. Une douceur palpable dans la muleta, en totale contradiction avec la violence de son opposant. Les pitons frôlent l'étoffe, celle de la muleta et celle du traje... Un combat angélique dans un timbre poste. Un sang froid digne de la folie, une folie douce et sucrée. Olé Juan ! Fallo à l'heure de tuer. Salut et public reconnaissant.
Le valeureux Manrique brindera à ses compañeros. Une tauromachie sud-américaine très déterminée, pleine d'envie et laissant l'avantage au toro, de la distance, rendant le ballet électrique et rythmé. 1 épée entière engagée, efficace,une oreille.
Novillo très vif le dernier. Louis Husson invite Julien Dusseing "El Santo" à quelques passes "por colleras" avec lui (Julien est natif de Pontonx). Jolies banderilles d'El Santo par la suite. Brindis à Juan Mora. Tauromachie "so chic" de Louis Husson, qui s'abandonne et se relâche le temps d'une série à gusto, remarquable, malgré un novillo électrique qui se retourne vite. 1 épée efficace et une oreille. La Fragua se terminera le soir après avoir élu son jeune vainqueur. En attendant l'idée est belle, nous espérons qu'elle durera dans le temps...